L'esplanade de la Tourette


La vue embrasse le port, l’artifice embrase la nuit.
Sur l’Esplanade de la Tourette, flanqués de la belle église Saint Laurent en pierre calcaire rose et du Fort Saint Jean bâché et bichonné pour Marseille 2013, les observateurs attentifs se pressent.
Au pied des grues on fait le pied de grue pour atteindre le garde corps, le bastingage de ce navire de pierre d’où notre âme de vigie feuillette l’horizon…

Le Marseillois

Il a définitivement jeté l’ancre, mais heureusement c’était écrit !
Ce vieux gréement majorquin presque centenaire ne cabotera plus, comme jadis, de Barcelone à Marseille. Élément incontournable du patrimoine local, il veille avec bienveillance sur le ferry-boat, comme un grand père sur son petit fils et fait la joie des touristes amateurs de clichés.
Dans la cale obscure les hommes s’imaginent pirate, forban ou flibustier tandis que leurs compagnes, rêvent, sur le pont baigné par le soleil couchant…d’un romantique coude-à-coude appuyées au bastingage cernées par d’illustres passagers, Tom Cruise et Georges Clooney.

Le belvédère d'Allauch

Les cumulus moussent l'horizon. Perché sur le belvédère, le touriste-berger surveille les moutons nuageux qui paissent la bande littorale s'étendant de Toulon à la Chaine de l’Étoile. Loin de la cité urbaine et de ses bruyantes rumeurs le silence est parfois interrompu par le souffle du vent sur les ailes du moulin tout proche.                                  

A en perdre la boule...

Le jeu de pétanque requiert un terrain plat et sablonneux, des bancs accueillant spectateurs attentifs et joueurs épuisés entre deux parties et c'est à peu prés tout...tout est concentré sur ce rectangle sacré où le drame côtoie la comédie au gré des rebondissements d'une partie. "Le jeu de boules est une activité dans laquelle on s'engage tout entier. Le temps n'y existe plus et plus rien n'a d'importance que le mouvement fascinant de ces sphères inspirées."écrivait Yvan Audouard dans Les Nouveaux Contes de ma Provence. Assurément il ne devait pas connaitre le terrain de boule de Niolon...  

L'Arc détendu...

A deux pas de l'Aqueduc de Roquefavour la rivière glisse mollement sous le toit de verdure, le regard se fait pictural, on sort les pinceaux du carquois et on fait flèche de tout bois.

L'église Saint Baudile de Noves

Église romane du XIIème siècle dédiée au martyr Baudile, sous-diacre à Nimes dont le zèle évangélique lui fit perdre la tête, au sens propre…décapité, pour avoir interrompu un sacrifice païen, par des druides courroucés.
D’autres jeunes gens s’apprêtent à la perdre par amour en choisissant cette fraiche chapelle pour unir leurs destinées.
A la mairie les bans sont déposés, à l’église les bancs sont décorés.

Château Romanin

On quitte la nationale, on s’enfonce à flanc de montagne, les habitations disparaissent du paysage, les terrains environnants se strient de champs de vignes, la raison nous conseille de faire demi-tour, les panonceaux suggèrent le contraire, le bitume s’efface et le ruban de terre battue s’achève en ultime virgule*…on est arrivé.
On pousse la porte à deux battants insérée dans le rocher calcaire des Alpilles et on demeure subjugué.


*Cliquez sur le globe terrestre puis sur satellite

L'Oratoire du chemin des Goudes

Point d’exclamation barrant l’horizon, élevé au bord de la route, face à la mer, le bipède qui déambule s’interroge sur sa présence.
Sur ce sol quasiment inexistant, le lieu de culte ne recueille plus que les dévotions silencieuses des plantes méditerranéennes, le vert tendre de l’astragale de Marseille et les jolies fleurs jaunes de l’astérolide maritime, occupent chichement ce terrain à rides…

La calanque de Figuerolles

Le décor est paradisiaque, au pied du rocher du capucin, cette petite crique de galet accueille les amateurs éclairés qui conservent jalousement secret ce lieu miraculeux. On l'atteint en dévalant les 87 marches d'une périlleuse descente. site classé depuis février 1944, ses fonds sous marins sont aussi magnifiquement torturés que les falaises de poudingues qui les surplombent attirant de nombreux amateurs. Sa magie inspira jadis Georges Braque*. 
 *Cliquez sur la loupe en pied de falaise.

Le Corbusier

Village vertical conçu après guerre par l'architecte Le Corbusier, fourmillant d'innovation cette cité radieuse fut aussitôt affublée de l'appellation peu flatteuse de Maison du Fada de la part d'autochtones dubitatifs. L'immeuble expérimental fut classé en 1995 et ce passage de monument hystérique en monument historique le consacra définitivement. Son toit terrasse, libre d'accès, offre aux promeneurs à l'âme de vigie une incomparable évasion...

La calanque de Niolon

C'est le Printemps, les bourgeons éclatent au soleil et les premières feuilles d'un vert tendre recouvrent peu à peu la pergola. Le bleu du ciel va bientôt disparaitre à notre regard. On va pouvoir se consacrer à la trouée indigo de l'horizon où nous guetterons, par temps de mistral, la silhouette familière de la Bonne Mère... 

L'herboristerie du Père Blaize

Sitôt la porte passée nos sens s'éveillent...la vue est submergée par ce décor intemporel, l'odorat est enivré par les fragrances subtiles seule notre ouïe n'est pas encore sollicitée. Le bruissement des conversations échangées entre chalands fidèles et aimables préparatrices attendra l'ouverture du lourd rideau métallique. Depuis 1815 le temps s'est arrêté et la vie continue.

L'église St Nazaire à Sanary sur mer

Légèrement en retrait face au port où les touristes déambulent et les amateurs de farniente paressent elle fut construite au XIXème siècle sur l’emplacement d’un prieuré dépendant de l’abbaye de St Victor de Marseille et dédié à St Nazaire.

Au tout début du XVIème siècle un seigneur d’Ollioules créa un hameau du nom provençal de Sant Nazari qui se transforma au fil du temps en Sant Nari pour être finalement francisé en Sanary en 1890.

La réfection de l’intérieur de l’église nécessita six années de labeur pour réaliser une fresque de 600 m² due au talent de Jean-Baptiste Garrigou de l’atelier St Jean Damascène dans la Drôme.

Le village du Castellet

Perché sur un piton rocheux, il domine la vallée toisant fièrement son alter ego de la Cadière.
A son sommet, le château magnifiquement restauré, observe impassible, dès les beaux jours, les hordes touristiques qui s’essoufflent dans les ruelles pentues.
On s’interpelle dans toutes les langues, le trou de Madame n’attirant pas que les gaulois…

La Place d'Albertas à Aix en Provence

Construite en 1745 sur le modèle des places royales pour le Marquis d'Albertas, ce lieu surprend le promeneur égaré dans le labyrinthe du vieil Aix. Son regard s'accroche aux mascarons surmontant les portes comme aux ferronneries dentelées des balcons. La fontaine centrale enchâssée dans la calade rafraichit les mains au cœur de l'été et, à la nuit tombée, il n'est pas rare d'entendre le murmure de l'eau accompagner de concert la plainte d'un violon.

La belle endormie...

Sous un pâle soleil hivernal, gardée par une rangée de platanes aux ombres menaçantes, la bastide songe aux fastes estivaux passés et à venir.
Le parc alentour s’est assoupi, la nature fait encore la nique aux jardiniers, mais plus pour très longtemps, les volets sont déjà ouverts…

Le Pont de la Fausse Monnaie

Du jardin du Parc Valmer qui offre un superbe point de vue sur la rade, le regard ébloui se promène du massif de Marseilleveyre aux îles du Frioul et vice-versa, la tête dodelinant dans un mouvement de balancier tel un arbitre de chaise du tournoi de Roland Garros. Ici aussi la terre est battue par la magnificence de la méditerranée.

Feu le Pont Transbordeur

La Tour Eiffel des marseillais, édifié en fin 1904, mis en service l’année suivante, il assuma ses laborieux allers et retours d’une rive à l’autre pendant quarante années durant lesquelles il s’inscrivit dans la mémoire collective des autochtones.
Détruit en partie par les allemands en 1944 afin d’obstruer le port, il perdit son dernier pilier le 1er septembre 1945 comme en témoigne ce document d’époque.
Quel beau panoramique aurais-je pu réaliser du haut du tablier !

Le Fort St Jean

Cette puissante tour carrée érigée au XVème siècle pour surveiller la passe du Vieux Port a abandonné de nos jours ses appétits guerriers.
Son visage d’ocre rose zieute, par le biais de ses petites fenêtres oculaires, le va-et-vient maritime des embarcations et celui pédestre des flâneurs et des pêcheurs qui trottent collégialement vers la jetée toute proche.
On s’y encagnarde en pied de muraille, les échanges sont courtois et les bancs de pierre polis.

Le sentier de Malmousque

Face à l’île Degaby, sur le plateau de Malmousque, loin de la rumeur des automobiles qui sur la Corniche toute proche roulent au pas, au pas, au pas… ceux des amoureux enlacés croisent ceux des rêveurs solitaires sur ce sentier où le doux côtoie la mer…

La Vieille Charité à Marseille

Ce monument miraculé, ancien hospice pour "les pauvres natifs de Marseille", œuvre de Pierre Puget fut achevé en 1745 par son fils François. Ignoré par les historiens de l'art, situé dans un quartier populaire où leur regard d'érudit ne se posait guère, le monument s'est lentement dégradé jusqu'au milieu du vingtième siècle. Sa réhabilitation magistrale révèle à nos regards émus ces quatre ailes en pierre de la Couronne blanche et rose (aucun rapport avec le couvre-chef princier) qui cernent du haut de leur triple niveau de galeries un vaste rectangle où repose une somptueuse chapelle. C'est devenu la vitrine culturelle de la ville où se pressent dans un mélange homogène, touristes fureteurs et autochtones curieux...

La chapelle de la Vieille Charité

Posée au centre du quadrilatère de la Vieille Charité, au cœur du Panier, cette chapelle à dôme ovoïde achevée en 1707 par l'enfant du quartier Pierre Puget enchante les amateurs d'art baroque. Dans ce superbe écrin les expositions se succèdent sans que le contenu n'égale le contenant...

La baie des singes

A l'abri du vertigineux caillou qui la toise du haut de ses 140 mètres, la petite plage portuaire des Croisettes abrite dans un hétéroclite mélange, cabanon retapé, restaurant branché où débarquent les célébrités en période estivale et vieilles embarcations fatiguées...

Le Cap Croisette

Au pied de l'île Maïre, on rejoint cet univers minéral après cinq bonnes minutes de marche durant lesquelles le randonneur atteint de strabisme divergent abandonne un œil sur le spectacle magistral offert et un autre sur les embûches sournoises du sentier creusé dans la roche.

Le sentier des douaniers à Callelongue

L'automobiliste invétéré observe une impasse, le marcheur libéré un débouché magique vers le Parc naturel de Marseilleveyre et son enchaînement de calanques...

Le port de Callelongue

Petit port de pêche bien abrité des vents où quelques heureux "cabanonniers" sauvegardent avec amour leur trésor. On y plonge nos yeux émerveillés pour laver notre âme des tracas quotidiens...

Monuments aux héros et victimes de la mer

A la proue du jardin du Pharo, face au large, le bronze d'André Verdilhan accueille indifféremment les bateaux de plaisance du Vieux Port et ceux de croisière de la gare maritime...

Petit théâtre de la Girafe

Jadis enfermé dans la cage abritant la girafe, ce petit édicule est, par sa taille, le plus petit théâtre de Marseille, mais aussi le plus grand pour le bonheur dispensé aux enfants friands de marionnettes...

Plage du Prado

Territoire conquis sur la mer, il accueille au gré des saisons sur son sable fin, colonies de gabians et amateurs de bains de mer et tout au long de l'année, sur ses pelouses avoisinantes les Papins de demain.

L'ile Maïre avant Callelongue

Au bout du bout, là où le bitume urbain vient tremper la pointe de sa langue dans le petit port de Callelongue, amas minéral face à la mer.
Dans ce miroir secret des contemplatifs, blanc et bleu se disputent le paysage...

La Corniche - Monument aux morts

On y vient, après un bon repas pris au Vallon des Auffes tout proche, en guise de promenade digestive, on s'y dégrise peu à peu mais on est vite enivré par la beauté du panorama...

Palais du Pharo

Vaste terrain de jeu des enfants du quartier, indifférent à la beauté du lieu, on croquait jadis à pleines dents la barre de chocolat noir de nos goûters de quatre heures sous les regards attendris des mamans tricoteuses.

L'entrée du Vieux Port vue du Pharo

A l'ombre des pins parasols et des acacias on y déjeune à la belle saison en nourrissant nos sens plus que de raison et les voiles des bateaux animant le port caresseront longtemps nos souvenirs...